dimanche 2 mars 2008

Tristesse...

...,

Deux chiffres affligeants trouvés dans le sondage Ifop pour le Figaro du 26 février :

* Plus de 6 Français sur 10 sont pour l’application immédiate de la loi sur la rétention de sûreté qui permet la détention après la fin de leur peine de prison (d’une durée minimale de 15ans) de criminels jugés dangereux.
Il est inscrit dans la constitution un principe de non rétroactivité, c'est-à-dire qu’on ne peut être jugé et donc condamné par le biais d’une loi qui n’existait pas au moment de nos actes.
Alors je m’interroge : les 6 français sur 10 ne connaissent ils pas ce principe ou bien sont ils en désaccord avec lui ?
Partant, si une majorité de la population est en désaccord avec la constitution, ne doit on pas la modifier ? Après tout, si plus de 50% des Français étaient pour la peine de mort, ne serait il pas juste de la rétablir ?

* 80% des Français sont pour la loi sur la rétention de sûreté et estiment que cette mesure est « de nature à diminuer le taux de récidive » .
Rappelons le contexte : cette loi a été décidée suite à la récidive d’un « délinquant sexuel » qui sortait d’une longue peine d’emprisonnement.
Il y a plusieurs choses à dire.
« Le taux de récidive sexuelle aggravée, qui s’attache aux auteurs de délits sexuels qui commettent ensuite un crime sexuel, est de 1,5 à 2,5 % » (Source INSEE)
Comprenons, si le Français moyen veut à tout prix faire baisser ce taux, s’il est prêt à tout accepter pour cela, et bien je propose l’emprisonnement à vie, ou bien le rétablissement de la peine de mort. C’est le seul moyen de mettre ce taux de récidive à zéro.
Allons plus en avant, si le Français moyen tolère qu’il y est récidive mais veut la minimiser, il FAUT prendre en compte les moyens d’action et ne pas tout accepter.

Pourquoi la rétention de sûreté est elle choquante ? (Plusieurs idées qui viennent comme ça)
1) Parce que selon l’idée générale, un détenu qui finit sa peine de prison a « payé sa dette à la société » et qu’il est donc injuste de lui rajouter un emprisonnement DE DUREE INDETERMINEE CAR RECONDUCTIBLE A L’INFINI
2) Parce que l’ensemble des professions concernées (Psychologues, Médecins, etc.) dénoncent sans cesse le manque de moyens alloués pour l’accès aux soins en prison. Les détenus ne pouvant pas être convenablement pris en charge, il est tout a fait injuste de les accuser de ne pas s’être soigné.
3) Parce que le principe de la rétention de sûreté est d’enfermer des personnes parce qu’elles sont dangereuses et non pas parce qu’elles ont commis un crime. Elles POURRAIENT faire quelque chose de mal alors on les enferme.
4) Parce que finalement on enfermerait alors des personnes pour ce qu’elles SONT et non pas pour ce qu’elles FONT.

C’est en effet bien beau de critiquer, mais que peut on proposer ?
1) Augmentation drastique des moyens alloués pour l’accès aux soins dans la prison
2) Obligation des soins
3) Mise en place de moyens technologiques dissuasifs de suivi des détenus une fois libérés (du type bracelet électronique). Notons que la plupart des récidives ont lieu dans l’année suivant la libération


Et par pitié, arrêter un peu avec ces clichés affligeants : non je ne suis pas du côté des assassins, non je ne veux pas que mes enfants se fassent violer…
Je ne veux juste pas que par peur de la récidive l’on en vienne à des mesures qui me semblent tant injustes et contraires aux droits de l’homme.

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