Trois ans après son investiture à la présidence de la République, force est de constater que Nicolas Sarkozy a « dit ce qu’il fait et fait ce qu’il dit ».
Sa gestion de la crise économique mondiale en est la première illustration. Les subprimes, les CDS, Morgan Stanley… C’est fini. Le capitalisme mondial est moralisé. Les agences de notation ne font plus la pluie et le beau temps et les spéculateurs n’imposent plus leur loi au marché. Les cours sont régulés, les banques ne mélangent plus activité commerciale et financière et les bonus ont été relégués aux oubliettes. La croissance est au beau fixe, l’idée de la rigueur fait sourire : les choix politiques effectués ont porté leur fruit.
En France la révolution verte est en marche, le succès incontestable des Grenelles de l’environnement l’a placé au côté de la Suède et de la Norvège dans le peloton de tête des pays « verts ». Attentif à la volonté des Français de placer l’écologie au premier plan des discussions, volonté visible dans les scores des listes écologiques à la différente élection, le gouvernement a mis en place une taxe carbone à la fois dissuasive pour les gros pollueurs et rémunératrice pour ceux qui jouent le jeu.
La politique intérieure est aussi un succès. Le plan Marshall mené par la compétente Fadela Amara a résolu la sempiternelle crise des banlieues. La réussite de cette politique ambitieuse et novatrice se mesure déjà dans les taux d’emploi des jeunes et la baisse de la délinquance, baisse imputable à l’action long terme du chef de l’Etat préalablement ministre de l’intérieur.
Brice Hortefeux a honorablement repris le flambeau, bien aidé par un Eric Besson dont le débat sur l’identité nationale a rallumé pour quelques mois la France des lumières. Les analyses des philosophes Nadine Morano ou Frederic Lefebvre sur l’essence de la nationalité Française et la question de l’intégration ont élevé le débat à des niveaux côtoyant ceux de la révolution. La France est apaisée, le vivre ensemble est porté aux nues : conséquence directe le Front National n’a jamais été aussi bas et son score frise le ridicule.
La politique fiscale composée de choix audacieux est récompensée par les chiffres du déficit et les prévisions de croissance. Comme prévu le bouclier fiscal a permis le retour en France de nombreux contribuables exilés, Johnny Hallyday en tête. La justice de ce dispositif, et ses 800 millions d’euros redistribués aux 16 000 foyers fiscaux les plus aisés, s’est imposée à tous et personne hormis l’extrême gauche ne songe à le remettre en cause. La lutte contre les niches fiscales menée par Christine Lagarde a rétabli l’équité fiscale, le dernier rapport de l’INSEE montre d’ailleurs une diminution des écarts de revenus, du patrimoine notamment.
Les dépenses publiques sont régulées sans dégradation des services rendus. Le déremboursement de certains médicaments ainsi que le forfait sur les transports en ambulance responsabilise le patient et sanctionne les excès. L’accès au soin se démocratise, le trou de la sécurité sociale n’est plus qu’un mauvais souvenir, la gestion de la grippe H1N1 par Roseline Bachelot a été exemplaire et proportionnée. Le non remplacement d’un fonctionnaire sur deux partant à la retraite permet une réorganisation des ressources plus adaptée. La baisse de la TVA s’est bien répercutée sur les prix à la carte, l’embauche dans se secteur est en pleine expansion.
La justice a réussi son renouvellement. Les peines planchers ainsi que la rétention de sûreté ont sécurisé la vie publique, le citoyen lambda est mieux protégé. L’augmentation des crédits alloués aux prisons a permis un renouvellement du parc carcéral Français, honoré par le rapporteur M. Delarue. Le nombre de suicides en prison est d’ailleurs en chute libre. La prohibition du port de la cagoule ainsi que l’action à venir contre le voile intégral a redonné à la rue son vrai visage.
La politique internationale place la France en interlocuteur incontournable. La Chine a plié devant l’intransigeance du chef de l’Etat dans son soutien au Dalaï Lama, l’Iran a accepté de libérer l’universitaire Clotilde Reiss sans aucune contrepartie, l’expertise Française en armement est reconnue comme le démontrer le succès à l’exportation du Rafale. L’Europe rayonne : son président charismatique et reconnu, le belge Herman Van Rompuy, est un interlocuteur de poids devant Barack Obama et Hu Jintao.
La liste pourrait se poursuivre longtemps mais c’est inutile.
Tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes.
Mo²…
3 commentaires:
Salut Vincent,
Déjà, félicitations pour ce que tu fais : le style employé à servir tes convictions et le temps passé à écrire et partager ces textes.
J'ai tout de même une remarque, constructive je le pense. Tu es informé de l'actualité, tu as des convictions, tu n'es pas d'accord. Voilà les grandes lignes qui ressortent quand on te lis. Cela ressemble fort à un élément déclencheur, et on attend donc les péripéties. C'est là que je suis resté sur ma faim. Tu pourrais aussi être force de proposition, de construction, car le discours simplement critique ne fait pas avancer les choses. Et si ce ne sont pas des jeunes qui y croient alors qui ? On peut prendre cela pour un refus de la complexité du problème. Car oui, les problèmes qui mènes aux décisions si critiquées sont extrêmement complexes. Le refuser c'est se décédibiliser, et simplement dire non sans analyse puis proposition, c'est une forme de refus de cette complexité. Ou encore pire, on peut penser à un discours qui n'existe que par la négation des idées du gouvernement et là c'est le drame car il n'existe que par lui finalement.
Internet peut pallier au vide total de fond des débats télévisés, tout le monde est d'accord sur ce point, et il serait fort plaisant de voir cela se produire ici. Fred et Jamy expliquent bien à des gosses de 12 ans comment fonctionne un hélicoptère, pourquoi n'aurions-nous pas un équivalent en politique ? Bien entendu, je ne te reproche pas la crise du désintérêt des français pour la politique, mais je pense qu'une part conséquente du problème est autour de ces questions. En tous cas mon intérêt en prend un coup à chaque fois que je lis un article politique mais je suis convaincu que ce n'est pas une fatalité...
Bonne continuation !
François
françois,
Je suis tout a fait d'accord avec ce que tu dis, en particulier ces billets gratuits ne sont pas constructifs et je ne fais pas de proposition.
Pour deux raisons, déjà parceque ce n'est pas le choix que j'avais fait en commençant ce blog. L'idée était d'essayer d'être drole et critique de l'actualité. L'autre raison est moins glorieuse : je ne pense pas être assez calé sur les sujets pour réussir un exposé interessant : une discussion avec amis, en face à face, oui, mais un texte seul suffisament construit pour apporter quelque chose c'est plus dur et ca prendrait beaucoup de temps, ce dont je manque cruellement.
C'est bien plus facile de juste se tenir informé et de railler...
Cela reste tout de même une action militante : je cherche à dénoncer des choses qui me paraissent injustes/absurdes/incompréhensibles.
J'ai hate d'être en 2012 pour voir quelle direction prendront mes billets gratuits : serai je aussi critique envers un pouvoir dont les idées seront plus proches de miennes ?
On verra bien ! D'ici là peut être commencerai je un autre blog avec des articles plus "de fond" mais ce n'est pas sur que je trouve le courage...
Merci pour ta remarque, il est vrai qu'elle est constructive.
Je suis loin de croire au "c'est tous des pourris" et j'espere que ce n'est pas ce qui se retient de mes billets !
Et toi, un blog?
VIncent
Salut Vincent,
Désolé pour la réponse tardive !
Je comprends ton point de vue, mais je n'adhère pas vraiment.
A mon avis le gros problème actuel de la politique française réside dans l'interaction entre les médias et les politiciens, qui est de sorte qu'ils n'ont plus besoin d'avancer des idées et d'avoir un discours de fond pour être exposés et donc élus. Le gros ennui c'est que ça ne fait pas avancer la politique. Et quand on voit ce qui se passe à gauche aujourd'hui, je n'entends aucune idée alternative, aucun discours de fond. On n'entend que des "je ne suis pas d'accord", des "la France est aux mains d'incompétents". Mais peut-on voter pour quelqu'un qui n'est pas d'accord? Et avec quoi ne sera-t-il pas d'accord quand il sera élu? Comme personne ne propose d'alternative crédible au modèle actuel, les seules idées qui sont avancées sont celles du gouvernement actuel. Alors tu as l'air bien sûr de toi en disant qu'on verra en 2012 quand tes idées seront représentées, mais je vois exactement la même chose se profiler, un combat des chefs à gauche où à la fin les perdantes sont les idées, et Sarkozy réélu. Et je ne pense pas que ce soit une bonne chose au vu des derniers évènements avec nos confrères Roumains. Bien que je pense qu'il y a de nombreuses réformes comme les retraites qui sont un problème purement mathématique d'équilibre entre les entrées et sorties qu'un autre gouvernement n'aurait pas fait, ce qui aurait coulé le système des retraites. Mais ces deux dernières phrases relèvent du point de vue. Donc en ce sens, l'opposition est en bonne partie responsable de ce qui se passe aujourd'hui, en n'offrant aucune alternative construite, et personne n'y gagne.
Voilà, j'ai bon espoir donc mais je ne vois rien de nouveau se profiler, j'espère juste qu'un nouveau candidat un peu plus rationnel émergera d'ici deux ans... Bien entendu, je ne te considère pas responsable de ce manque d'idées mais c'est plus cette mentalité générale avec laquelle je ne suis pas d'accord, et comme justement j'attends beaucoup d'un potentiel nouveau jeune candidat, je trouve dommage que des jeunes tombent dans le même mécanisme. Bref, je ne veux surtout pas te démotiver mais bon, si on fait un blog orienté politique j'imagine que c'est aussi pour créer le débat, qui est justement entretenu par l'adversité !
François
Enregistrer un commentaire