mercredi 21 septembre 2011
La mort de Troy n’aura pas lieu
C’est donc pour ce soir. Vingt ans après sa condamnation Troy Davis devrait être exécuté aujourd’hui 21 septembre 2011 à 19h heure locale, 1h du matin en France.
Les Américains ont toujours eu un sens particulier de la Justice : Barack Obama ne déclarait il pas au sujet de la mort de Ben Laden « Justice has been done ? ». L’ancien sénateur de l’Illinois, état ayant aboli la peine de mort au début de cette année, confondait alors majestueusement Vengeance et Justice. Car si l’exécution sommaire d’un suspect, si abject et dangereux soit il, suivit de la disparition de son corps et l’absence de sépulture, si risqué que ce fut de lui en donner une, relève de l’expression la plus pure de la justice Américaine, alors c’est qu’il ne fait pas bon d’être jugé au pays de l’oncle Sam.
Et pourtant, ne vient on pas de relâcher un homme dans une obscure affaire d’agression sexuelle dans un Sofitel parce que les éléments récoltés ne permettaient pas d’établir la culpabilité du prévenu « au delà du doute raisonnable» ? Pourquoi dans l’affaire Troy Davis n’y a-t-il pas de « doute raisonnable » ? Serait ce parce que ni Ben Brafman, qui ne défend que les riches, ni Kenneth Thompson, qui défend les noirs pauvres et défavorisées mais seulement s’ils peuvent gagner quelques millions lors d’un procès civil, n’étaient pas disponibles ? Ce n’est surement pas parce que Troy Davis est noir, non, pas dans cette première grande puissance ayant élu un président noir. Bon, plus précisément un président métisse ayant fait Harvard comme son père mais la performance mérite d’être saluée et de tout manière là bas ils ne font pas la différence.
C’est indéniable les Etats Unis sont en plein changement : pas toujours dans le bon sens - après tout Elvis Presley c’était quand même autre chose que Justin Bieber - mais certains signaux comme la loi de 2010 sur la protection sociale ou bien ce discours savoureux cette semaine sur la taxation des hauts revenus (« La secrétaire de Warren Buffet ne doit pas payer plus d’impôt que Warren Buffet », transmis pour info aux fonctionnaires de Bercy) sont prometteurs. Le communisme guette : même les basketteurs de la NBA - pitié messieurs les journalistes arrêtez de dire Kobe Brillante - encore mieux payés que nos footeux incultes sont en grève.
Pourtant cette nuit la justice américaine prendra une vie pour compenser celle de Mark McPhail, ce policier de 27 ans abattu le 19 août 1989. Sa famille et ses proches seront-ils soulagés ? Chaque pelletée de terre sur le cercueil de Davis sera-t-elle un baume sur leurs blessures ?
Au pied de la statue de la liberté, ces mots sont gravés sur une plaque de bronze :
« Donne-moi tes pauvres, tes exténués
Qui en rangs serrés aspirent à vivre libres,
Le rebut de tes rivages surpeuplés,
Envoie-les moi, les déshérités, que la tempête m'apporte
De ma lumière, j'éclaire la porte d'or ! »
Cette nuit en Géorgie la porte sera en acier et la lumière filtrera à peine à travers les barreaux
Mo²…
mercredi 14 septembre 2011
Aie phone
Alors bien sur Steve Jobs est parti à la retraite à un âge qui ferait pâlir d’envie le premier Bernard Thibaut venu et peut désormais se détendre du col roulé avant que la sournoise anosognosie ne le rende incapable de se souvenir qu’il a été Dieu un jour. Cela dit l’avenir d’Aple sera assuré tant que tout le monde et surtout n’importe qui, comme Johann Levy, pourra faire partager ses riches idées en matière d’application. L’apps « Jew or not Jew » vendue au prix dérisoire de $0.99 permet en effet de savoir si telle ou telle personnalité est juive ou pas, quel est son ascendant concerné, et l’on peut ensuite voter en choisissant entre « I knew (s)he was jewish ! » ou « Now this is a surprise ».
On a hâte d’entendre le vrai avis des vrais auditeurs de Sud Radio sur ce vrai sujet et on ne peut que s’enthousiasmer devant les palmarès à venir de « celui dont on pensait le moins qu’il était juif » à « celui qui a bien une tête de juif ». Mais pourquoi s’arrêter là alors que l’univers de la bêtise humaine est, tout comme le notre, en perpétuelle expansion ?
Petit florilège d’idées qui me viennent sur le tas :
• All roads lead to Rom : géolocalisez les campements de Roms autour de vous by @Guéant. Avec quand vous êtes en voiture un avertisseur de laveurs de pare brise
• F… me i’m famous for men : cette star a-t-elle couché avec DSK ou VGE ?
• F… me i’m famous for women : meme chose avec Zahia et Carla Bruni
• I-rak : élisez la photo la plus gore de la guerre en Irak
• The Lord works in mysterious ways : les crèches, centres aérés, écoles maternelles et primaries les plus proches de vous by @CatholicChurch
• Auvergne Humor : comptez les arabes autour de vous by @Hortefeux avec déclenchement d’une alarme quand il y en a beaucoup
• MyRolex : découvrez qui a raté sa vie by @Seguela. Entrez votre âge et voyez le compte à rebours jusqu’à vos 50 ans
• Servier or Bayer : trouver pour quel(s) groupe(s) pharmaceutique les membres de l’AFSSAPS travaillaient par le passé. Marche aussi avec les sénateurs
• I-coming out : votre personnalité préférée est elle homo ? Votez ! Le listing sera transmis à l’établissement français du sang
• Besson froc : les transfuges des partis politiques
Et comme disait l’autre : si tu veux savoir la couleur de tes yeux, envoie 8 22 22 !
(http://www.lachansondudimanche.com/2008/06/01/s03e11-8-200-200.html)
Mo²…
mardi 6 septembre 2011
Parce qu'au rugby, les tampons...
Le 9 septembre marquera le début de la coupe du monde de rugby à 15 en Nouvelle Zélande et force est de constater que les efforts fournis en vue de la professionnalisation de ce sport ambassadeur de valeurs traditionnelles et conviviales sont loin d’avoir portés leur fruit.
A quelques jours du coup d’envoi c’est le calme plat au sein de la délégation française : pas de call-girl siliconée partagée par les avants et les trois quart, pas de chambre d’hôtel à 500 euros par joueur et par nuit, pas même de Sébastien Chabal pour intéresser la ménagère et relancer la natalité en France. Les joueurs font preuve d’un comportement exécrable et - quand ils devraient incarner l’exemplarité et le don de soi pour la nation - versent dans la vanité et la suffisance, allant jusqu’à fredonner l’hymne nationale et applaudir leur adversaire à la fin des rencontres. Précieux : les bus sont désertés, pédants : les phrases relèvent d’un français courant mais correct. C’est le monde à l’envers.
Sur le terrain ? Pas de coup de boule pour défendre l’honneur familial ni de coup de pouce façon « main de Dieu » pour guider le destin. Pas de grâce dans les plongeons, pas de drame dans les grimaces ni d’intensité dans la main qui se porte sur le front effleuré. Même le ballon ne tourne pas rond.
En dehors du terrain, c’est pire. Pas de débats contradictoires dans les vestiaires ou de cris de singes en hommage à Darwin. Pas de steak espagnol, de pommade penis enlargment ou de combinaison en polyuréthane pour améliorer le spectacle. Pas un seul joueur divorcé d’une Desperate Housewives, pas de spice girl, pas de sex tape sous la douche ou de conquête cocaïnée d’un soir en boîte, pas de mise en examen pour viol suivi d’un départ précipité au Brésil.
Les fameux calendriers « Dieux du stade » et leurs photos en noir et blanc, corps sculpté, quasi nudité et pose lascive, avaient pourtant augurés du meilleur mais non : le rugby doit encore évoluer pour entrer de plein pied dans le sport du 21ème siècle.
Attention toutefois aux joueurs du 15 de France il y aurait dit on en Nouvelle Zélande des tables de chevet qui, parfois, agressent les simples joueurs qui rentrent chez eux l’air bonhomme sans rien demander à personne.
Mo²…
A quelques jours du coup d’envoi c’est le calme plat au sein de la délégation française : pas de call-girl siliconée partagée par les avants et les trois quart, pas de chambre d’hôtel à 500 euros par joueur et par nuit, pas même de Sébastien Chabal pour intéresser la ménagère et relancer la natalité en France. Les joueurs font preuve d’un comportement exécrable et - quand ils devraient incarner l’exemplarité et le don de soi pour la nation - versent dans la vanité et la suffisance, allant jusqu’à fredonner l’hymne nationale et applaudir leur adversaire à la fin des rencontres. Précieux : les bus sont désertés, pédants : les phrases relèvent d’un français courant mais correct. C’est le monde à l’envers.
Sur le terrain ? Pas de coup de boule pour défendre l’honneur familial ni de coup de pouce façon « main de Dieu » pour guider le destin. Pas de grâce dans les plongeons, pas de drame dans les grimaces ni d’intensité dans la main qui se porte sur le front effleuré. Même le ballon ne tourne pas rond.
En dehors du terrain, c’est pire. Pas de débats contradictoires dans les vestiaires ou de cris de singes en hommage à Darwin. Pas de steak espagnol, de pommade penis enlargment ou de combinaison en polyuréthane pour améliorer le spectacle. Pas un seul joueur divorcé d’une Desperate Housewives, pas de spice girl, pas de sex tape sous la douche ou de conquête cocaïnée d’un soir en boîte, pas de mise en examen pour viol suivi d’un départ précipité au Brésil.
Les fameux calendriers « Dieux du stade » et leurs photos en noir et blanc, corps sculpté, quasi nudité et pose lascive, avaient pourtant augurés du meilleur mais non : le rugby doit encore évoluer pour entrer de plein pied dans le sport du 21ème siècle.
Attention toutefois aux joueurs du 15 de France il y aurait dit on en Nouvelle Zélande des tables de chevet qui, parfois, agressent les simples joueurs qui rentrent chez eux l’air bonhomme sans rien demander à personne.
Mo²…
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