J’ai toujours eu une étrange fascination pour les parisiennes.
La vraie, bien sur, pas la banlieusarde ni l’étudiante immigrée pour l’occasion. Non, le titre de Parisienne s’obtient par héritage un peu comme la noblesse, d’ailleurs c’est très souvent lié. La Parisienne habite un appartement splendide, sur deux étages, au beau milieu des quartiers chics. Dans ces petits palaces vous ne trouverez pas de télé car elle abhorre ce nouvel opium du peuple. D’immenses bibliothèques couvrent les murs, garnies de Tolstoï, Heidegger, Doisneau ou Bach. Légumes et fruits inconnus peuplent les tables, bibelots des quatre coins du monde et miroirs sur les meubles Louis XVI.
La Parisienne n’aime pas le métro, tellement insalubre et nauséabond, le vélo lui sied plus car il permet d’admirer cette ville qui est si beeelle vous comprenez. Elle est élégante en toute occasion, sa longue écharpe blanche, ou bleue, ou rouge, flotte derrière elle comme les volutes de parfum. Elle est bruyante, ses talons résonnent sur les pavés ainsi que son rire promené. La Parisienne aime parler de tout et de rien, de la dernière expo au grand palais (tout) ou bien de la misère en Afrique subsaharienne (rien), avec un sérieux n’oubliant pas qu’on est peu de choses et que la vie n’est qu’une seconde. La Parisienne adore les terrasses de café où l’on peut juger des malheurs du monde et des pauvretés des cultures sans se lever de sa chaise.
Souvent très belle, la Parisienne sait que le monde lui appartient. Alors elle s’invente des chimères pour souffrir elle aussi, pour s’excuser devant la misère universelle de sa réussite innée. Sa sensibilité, son intelligence deviennent des plaies, elle sait mieux que les masses comprendre la futilité et la douleur de l’existence.
J’ai toujours eu pour les parisiennes une étrange fascination.
Mo²...
mercredi 29 octobre 2008
mardi 28 octobre 2008
Rêverie
Qu’y a-t-il de plus énervant que les vendeurs dans les magasins de vêtements?
Cela commence par leur coup d’œil évaluateur : un lion qui se demande si la gazelle est suffisamment grasse. Si oui, le voila qui vous approche sournoisement avec un sourire franc et amical (en un mot : commercial) et d’une voix suave vous susurre comme un viol auditif : « puis je vous aider ? » Ne soyons pas dupes, le « puis je vous aider » est en réalité un « pouvez vous m’aider », il y a quelque chose du banquier affamé dans cette supplique. Des sous, des sous, des souuuuus !
Parfois, vous n’êtes pas intéressants, vous n’êtes personne, par exemple quand vous entrez dans des magasins chics avec sur vous des vêtements de prolétaire. Là, le préposé à la vente peine à masquer un petit rictus de mépris devant ces baladeurs du dimanche qui ne viennent pas acheter (consommer, dit-on plus justement). Conforté dans sa supériorité par son uniforme en adéquation avec la marchandise, il en oublie sa propre condition et vous snobe superbement, convention sociale : vous n’êtes pas à votre place ici, faisons comme si nous n’avions rien remarqué.
Les vendeurs ont par définition bon goût et savent ce qui est tendance et ce qui ne l’est pas. Fait contradictoire, tout vous va si bien et qu’importe votre laideur : un passage à la caisse ca vous embellit le pire laideron.
Pourquoi me demanderez vous cette charge aveugle et un peu grossière contre du personnel finalement aussi utile que des catalogues parlants ? Et bien parce que je lis actuellement « L’élégance du Hérisson » (Muriel Barbery, Gallimard), et que son intelligence, sa beauté dans l’écriture, son don de l’observation et son cynisme que je place sur un piédestal m’ont donné envie pendant quelques minutes, de croire que je pouvais l’imiter.
Peine perdue vous l’aurez compris, je suis autant bon écrivain que les vendeurs sont stylistes.
Mo²…
Cela commence par leur coup d’œil évaluateur : un lion qui se demande si la gazelle est suffisamment grasse. Si oui, le voila qui vous approche sournoisement avec un sourire franc et amical (en un mot : commercial) et d’une voix suave vous susurre comme un viol auditif : « puis je vous aider ? » Ne soyons pas dupes, le « puis je vous aider » est en réalité un « pouvez vous m’aider », il y a quelque chose du banquier affamé dans cette supplique. Des sous, des sous, des souuuuus !
Parfois, vous n’êtes pas intéressants, vous n’êtes personne, par exemple quand vous entrez dans des magasins chics avec sur vous des vêtements de prolétaire. Là, le préposé à la vente peine à masquer un petit rictus de mépris devant ces baladeurs du dimanche qui ne viennent pas acheter (consommer, dit-on plus justement). Conforté dans sa supériorité par son uniforme en adéquation avec la marchandise, il en oublie sa propre condition et vous snobe superbement, convention sociale : vous n’êtes pas à votre place ici, faisons comme si nous n’avions rien remarqué.
Les vendeurs ont par définition bon goût et savent ce qui est tendance et ce qui ne l’est pas. Fait contradictoire, tout vous va si bien et qu’importe votre laideur : un passage à la caisse ca vous embellit le pire laideron.
Pourquoi me demanderez vous cette charge aveugle et un peu grossière contre du personnel finalement aussi utile que des catalogues parlants ? Et bien parce que je lis actuellement « L’élégance du Hérisson » (Muriel Barbery, Gallimard), et que son intelligence, sa beauté dans l’écriture, son don de l’observation et son cynisme que je place sur un piédestal m’ont donné envie pendant quelques minutes, de croire que je pouvais l’imiter.
Peine perdue vous l’aurez compris, je suis autant bon écrivain que les vendeurs sont stylistes.
Mo²…
mercredi 22 octobre 2008
Par respect pour la République Française
Le dernier match amical de l’équipe de France de Football – événement culturel et fondateur de notre république s’il en est – a fait naître un débat politico-sportif sans précèdent depuis le coup de tête de Zizou.
En effet, quelques centaines (selon la police, plusieurs milliers selon les organisateurs) de jeunes d’origine maghrebine, et défavorisée si l’on en croit les spécialistes, ont chanté la marseillaise.
La voix de l’interprète Laam, convoquée pour l’occasion, a vite été couverte par la clameur publique. Les réactions des principaux dirigeants politiques et sportifs ne se sont pas faites attendre : Bernard Laporte dénonçait une « atteinte aux symboles de la République », Michel Platini déplorait « qu’on foule ainsi les valeurs du Football » tandis que Michelle Alliot-Marie annonçait que des poursuites allaient être engagées contre les fauteurs de troubles.
Une action forte devrait être mise en place dans les semaines à venir : si les spectateurs chantent à nouveau l’hymne national le match sera arrêté, les responsables politiques quitteront immédiatement l’enceinte sportive, le stade sera évacué par les forces de polices. Toute personne non qualifiée, c'est-à-dire non détentrice d’une autorisation délivrée uniquement par le conservatoire national de Paris, se verra interdite de chanter ne serait ce qu’une strophe de la Marseillaise.
Tout juste sera-t-il permis de siffloter au moment des hymnes nationaux.
Mo²…
En effet, quelques centaines (selon la police, plusieurs milliers selon les organisateurs) de jeunes d’origine maghrebine, et défavorisée si l’on en croit les spécialistes, ont chanté la marseillaise.
La voix de l’interprète Laam, convoquée pour l’occasion, a vite été couverte par la clameur publique. Les réactions des principaux dirigeants politiques et sportifs ne se sont pas faites attendre : Bernard Laporte dénonçait une « atteinte aux symboles de la République », Michel Platini déplorait « qu’on foule ainsi les valeurs du Football » tandis que Michelle Alliot-Marie annonçait que des poursuites allaient être engagées contre les fauteurs de troubles.
Une action forte devrait être mise en place dans les semaines à venir : si les spectateurs chantent à nouveau l’hymne national le match sera arrêté, les responsables politiques quitteront immédiatement l’enceinte sportive, le stade sera évacué par les forces de polices. Toute personne non qualifiée, c'est-à-dire non détentrice d’une autorisation délivrée uniquement par le conservatoire national de Paris, se verra interdite de chanter ne serait ce qu’une strophe de la Marseillaise.
Tout juste sera-t-il permis de siffloter au moment des hymnes nationaux.
Mo²…
vendredi 17 octobre 2008
Eloge
Qu’y a-t-il de plus agaçant dans nos soirées d’école d’ingénieur que la dictature des jolies filles ? Nous le savons tous, elles constituent dans ces endroits là les pôles d’attractions du moment, les points de convergences des célibataires affamés-leur jauge dans la mesure de qualité d’une soirée- , les cibles privilégiées des beaux parleurs communicants, les sujets de discussions des hommes normaux. Le drame est que dans les relations humaines il faut rire ou tout au moins sourire pour plaire et indiquer qu’on passe un bon moment, et c’est là que commencent les ennuis. Pour plaire à Mesdames, ces messieurs se font complaisants à se rabaisser sous terre, et c’est à celui qui rira le plus fort, et c’est à celui qui fera sentir à la belle qu’en plus d’être physiquement intelligente, elle l’est tout court. Entourée de ces males paradant -qui nous rappellent que l’Homme n’est qu’un mammifère comme les autres avec les périodes de chaleur qui lui sont propres- la jolie fille perd vite le sens des réalités, le monde est sien, elle fixe les conventions, les limites. Une atmosphère éthylique -ah l’alcool, ce lubrifiant social !- et c’en est fait : l’excuse leur ait toute trouvée pour devenir ces despotes insupportables.
Heureusement il est des femmes, fort jolies elles aussi, fort rares surtout, qui savent éviter cet écueil car elles l’ont déjà compris.
A celles-ci, gardiennes de mon respect pour la Femme, muses fidèles,
Un grand merci.
Mo²…
Heureusement il est des femmes, fort jolies elles aussi, fort rares surtout, qui savent éviter cet écueil car elles l’ont déjà compris.
A celles-ci, gardiennes de mon respect pour la Femme, muses fidèles,
Un grand merci.
Mo²…
dimanche 5 octobre 2008
Sevice public
L’ouverture du JT national de France 3 ce dimanche 05 octobre est tout naturellement composée des titres : réunion des 4 européens du G8, situation des banques du vieux continent, enquête sur l’homicide du septuagénaire, etc.
La question est : sur quoi va porter le premier reportage ?
Sur –tenez vous bien – l’histoire d’une pouliche française de 3 ans qui vient de remporter le prix de l’arc de triomphe. Un reportage de deux minutes sur Zarkava (la pouliche, suivez un peu) bourré de superlatifs éloquents et de bon sentiments. Le jockey, ému, déclare : « c’est une championne hors du commun qui restera gravée dans la mémoire de tout le monde et dans la mienne jusqu’à la fin des temps ». ( sic )
Et la bête de nous adresser un regard éteint où brille néanmoins une lueur de stupide incompréhension, regard qui n’est pas sans rappeler celui de la présentatrice ou – comme nous pouvons le supposer – celui des ménagères de moins de cinquante ans devant leur poste de télévision.
Du pays des jt à la con,
Mo² …
La question est : sur quoi va porter le premier reportage ?
Sur –tenez vous bien – l’histoire d’une pouliche française de 3 ans qui vient de remporter le prix de l’arc de triomphe. Un reportage de deux minutes sur Zarkava (la pouliche, suivez un peu) bourré de superlatifs éloquents et de bon sentiments. Le jockey, ému, déclare : « c’est une championne hors du commun qui restera gravée dans la mémoire de tout le monde et dans la mienne jusqu’à la fin des temps ». ( sic )
Et la bête de nous adresser un regard éteint où brille néanmoins une lueur de stupide incompréhension, regard qui n’est pas sans rappeler celui de la présentatrice ou – comme nous pouvons le supposer – celui des ménagères de moins de cinquante ans devant leur poste de télévision.
Du pays des jt à la con,
Mo² …
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