lundi 16 mai 2011

La magie de Kahn


C’est pourtant dommage, le festival de Strauss Kahn avait bien débuté. Un battage médiatique impressionnant ou comment exister sans rien dire, être ou ne pas être. Le plan de com’ était tout trouvé, d’abord un petit tour en Porsche pour montrer aux puissants qu’on peut être de gauche et aimer les bonnes choses, puis une ballade en limousine pour se rapprocher des agriculteurs (pour les parisiens qui me lisent, regardez bien il y a une blague). De jolies voitures, de jolies femmes et une montée des marches prometteuses : la France entière se faisait des films. Sarkozy en président du jury avec ses répliques cultes (get lost, you jerk ! You want to work more? You want to work more?) François Hollande dans le rôle du jeune premier, Marine Le Pen meilleure actrice dans un second rôle, Nicolas Hulot pour le meilleur scenario et bien sur DSK meilleur… montage.

Et puis, la douche froide. La débandade. Une accusation pour agression sexuelle, tentative de viol et séquestration. Selon les éléments exclusifs dont billets-gratuits dispose la jeune femme, membre du service d’étage de l’hôtel Sofitel, aurait été en train de remplir le mini bar alors que DSK sortait de la salle de bain vêtu d’une simple serviette qui, son embonpoint aidant, peinait a cacher tous les attributs de sa virilité. Une bouteille à la main elle aurait demandé, parodiant d’une voix suave : « Do you want to have some schweps ? ». On connait la suite, comme quoi sur un simple malentendu on se retrouve avec un second tour Le Pen – Sarkozy en 2012.

Arrêté sur le point de s’envoyer en l’air via le vol Air France New York/Paris et suite à la délation (ne pas tout mélanger) de sa présumée victime, DSK n’a depuis pas pipé mot. Pour le leader socialiste c’est la sortie de route, le tête à queue. Veste noire négligemment posée sur les épaules, chemise ouverte, lunettes et bracelets Police(©), la sortie de DSK du commissariat est digne des meilleures séries B.

Une adaptation au cinéma au format 60/9ème est déjà prévue : Harrison Ford jouera le héros, on imagine Hale Berry ou Naomi Campbell dans la femme de chambre (et du coup Harrison Ford dans la femme de chambre, lui aussi...) Podalydes en Sarkozy, Catherine Frot en Carla Bruni (Carla Bruni ne jouait pas assez bien) Eddy Murphy pour satisfaire à la politique des quotas en vigueur à Hollywood, Samy Naceri ferait une apparition en chauffeur de taxi et Yves Jego en contrôleur aérien, Robert Pattinson pour attirer les ados à mèche rebelle et Michael Moore à la réalisation.

Enfin, et puisque je suis un incorrigible rabat joie, je ne peux m’empêcher de penser à ceux qui hurlent au scandale et à l’image ternie de la France. Les agissements, aussi graves soient ils, hors du cadre de ses fonctions et durant son temps privé du directeur général du FMI, poste dissocié de la diplomatie et de la hiérarchie française, sont ils plus néfastes à la réputation du pays des lumières que le maintien d’un ministre condamné pour injures raciales (Brice Hortefeux) ou bien le placement au ministère des affaires étrangères d’Alain Juppé condamné en appel à un an d’inéligibilité en 2004 suite à l’affaire des emplois fictifs de la mairie de Paris ?

La république irréprochable est peut être à ce prix.

Mo²…

jeudi 5 mai 2011

Dégout et des couleurs


A la FFF on ne voit pas la vie en rose ces derniers temps : les révélations se succèdent et il y en a des vertes et des pas mures depuis la fuite dans Médiapart des minutes d’une réunion haute en couleurs.

Fernand Duchaussoy, président de la FFF, est surement vert de rage ou bien rouge de honte mais en tout cas pas blanc comme neige et doit passer des nuits blanches. La presse lui tire dessus à boulets rouges : pas un jour sans nouvelle révélation, pas un blanc dans le flot de scandales, c’est « shoot to kill », pas d’arme blanche ni de balles à blanc. Thuram l’apprenant est devenu blanc comme un linge avant de céder à une colère noire et de contre-attaquer de but en blanc contre ces blancs becs de cols blancs de la fédé. Blanc serait aigri, vert de peur et aurait des idées noires. Lui qui avait le blanc seing de ses supérieurs et avait carte blanche pour faire page blanche sur l’ère Domenech a déjà mangé son pain blanc et retombe dans les travers du passé : c’est bonnet blanc et blanc bonnet. Le président connu comme le loup blanc fait grise mine et doit se faire des cheveux blancs : pourra-t-il encore regarder ses joueurs dans le blanc des yeux sans rougir ? Ses tentatives de justification ont fait chou blanc : montrer patte blanche ne suffira pas à ne plus être dans le rouge. La fin de l’histoire qui est tout sauf fleur bleue est cousue de fil blanc : devant la presse chauffée à blanc, Blanc songerait à démissionner : et si tout cela n’avait été qu’un mariage blanc ?

L’autre disait qu’en musique il faut deux noires pour une blanche, il y a de quoi rire jaune. Pour noircir le tableau il ne manque ma foi plus qu’une intervention de ce bon Zemmour qui le regard noir agiterait le chiffon rouge en disant : « En France la plupart des footballeurs sont noirs et arabes, c’est un fait ».

Celui là mériterait bien une voilée de bois vert.

Mo²…