mercredi 9 mars 2011

Ainsi front front front, les petites marinettes

Comme dirait l’autre les sondages sur Marine Le Pen c’est un peu comme les prix de l’essence : quand ça augmente trop ça fait mal au c.. et c’est de la faute des arabes.

Plus sérieusement, interrogeons nous sur les raisons de cette percée (je n’ose dire Blitzkrieg) de MLP dans le paysage politique français. Pour moi qui aime tant me moquer des Suisses et de leurs minarets ou encore des Italiens et de leur cavalier il y a là de quoi se prendre un retour de bâton de maréchal.

Est-ce le désormais fameux printemps arabe qui se répand le long des pays du Maghreb et au-delà ? Ce souffle de liberté et de démocratie viendrait il gonfler les voiles de notre Marine nationale ? S’il est vrai que la présence quotidienne dans les JT - ces égouts nauséabonds du trop plein d’information – de foules innombrables de manifestants basanés scandant l’on ne sait quoi est à même de raidir la ménagère, s’il est vrai que les phares de ses pensées nébuleuses sont parfois les seules fulgurances cathodiques d’un Zemmour ou d’un Finkelkraut , s’il est vrai enfin que les pitreries pujadesque d’un Jamel Debbouze ou le charisme animal d’un Roschdy Zem ne sauraient vaincre l’inconscient collectif marqué par des décennies de colonisation, force est de constater que le rejet de l’autre, la peur, l’incompréhension, la désinformation, le principe d’autodéfense, en un mot le racisme ne peuvent expliquer l’ascension constante du Front National dans les intentions de vote.

La population française vieillit, certes. La vue baisse, et ce malgré les efforts des véritables démocrates Afflelou et Hallyday, c’est indiscutable. Mais là n’est pas la question. Si par le passé l’électeur type du front national en était au stade « trois pattes » de l’évolution, ce qui militait pour l’instauration d’un âge maximal pour le droit de vote et laissait espérer un affaiblissement du FN annexé sur l’encombrement des cimetières, ce n’est plus le cas désormais.
La grande force de Marine Le Pen, et ce qui en fait une candidate tout à fait sérieuse pour l’an prochain, est qu’elle incarne désormais l’alternative. Le vote de rejet non plus des étrangers mais des politiques droite / gauche dont les errements qu’il serait trop long de rappeler sont tant d’eau apportée au moulin, à la déferlante Marine Le Pen.
Ce créneau, auparavant occupé par François Bayrou, a cela de pratique qu’il permet de cibler un panel d’électeur infini : le jeune con qui a déjà oublié qu’il y a quelques années il sautait sur « j’emmerde le font national » de Diam’s, le quadra qui n’accepte plus de se faire marcher sur les pieds et qui pense que les politiques c’est tous des pourris, la jeune mère déçue de Ségolène Royal et des embrouilles de Solferino, le retraité qui voit en Marine une façade acceptable aux idées qu’il n’assumait pas, monsieur et madame tout le monde qui secoue la tête devant le report du procès Chirac.

Pas besoin d’exposer des idées : la dénonciation, la caricature et le charisme suffisent.

Il y a quelques années Khadafi, nous dit on, lisait Montesquieu. Voici un passage qui ne devait pas figurer dans sa traduction :

"Mon cher Usbek, quand je vois des hommes qui rampent sur un atome, c'est-à-dire la Terre, qui n'est qu'un point de l'Univers, se proposer directement pour modèles de la Providence, je ne sais comment accorder tant d'extravagance avec tant de petitesse."

Mo²…