mercredi 21 décembre 2011

DB : Dollars and Boy

Je ne sais pas pour vous mais pour ce qu'il y est de moi je considère que la signature annoncée de David Beckham au Paris Saint Germain est une excellente nouvelle, pour plusieurs raisons.

Déjà parce qu’il faut bien avouer qu'au début de l'année les mots "Agence de Notation" n'évoquaient rien d'autre que le titre probable du prochain documentaire sur l'éducation nationale et la rigueur restait un mot tabou de la politique française. Depuis les crises, les plans de relance et les sommets de la dernière chance se sont succédés et on ne va pas faire la fine bouche quand on nous annonce, enfin, une bonne nouvelle.

Bien sur j’entends déjà les grincheux s'émouvoir du salaire de la star (800 000 euros par mois hors retombées publicitaires, soit tout de même plus de 500 fois le Smic) mais il faut reconnaître que le Spice Boy les vaut bien. Pas pour ses qualités footballistique ! Non si vous voulez sur le terrain David Beckham sera à peu prêt aussi utile au PSG que l'est le Daily Mouloud au grand journal ou Eric Zemmour à la philosophie française. Du haut de ses 36 ans et après sa préretraite dorée à L.A. le bad boy anglais ne devrait pas illuminer le stade autrement qu'avec ses nouvelles ray-ban ou sa dernière teinture, mais bon si en contrepartie on voit un peu moins la coupe de Jeremy Menez ce n'est pas forcément une mauvaise chose.

Par contre en dehors du terrain préparons nous à un battage médiatique digne de Brad Pitt et Dominique Strauss Khan réunis. Les Qatari, dont le sens de la mesure n'est pas la qualité première, vont nous faire bouffer du Beckham matin, midi et soir : ce sera métrosexuel, boulot, dodo. Nous allons nous raser Beckham, nous coiffer Beckham, nous parfumer Beckham, nous habiller Beckham, conduire une voiture à la Beckham, faire des paris sportifs sur Beckham bref, la jouer comme Beckham.

Sa présence servira aussi à féminiser les stades : si vous voulez Beck's c'est un peu le Valérie Giscard D'Estaing du ballon rond, les amourettes avec la princesse en moins, et on peut s'attendre à des hordes de jeunettes décolorées au regard bovin souligné par leur éternel machouillage d'un chewing gum sans sucre (pour la ligne) se pressant au stade de France munies de leur téléphone portable Hello Kitty et de pancartes "David, marry me !" et dont les cris strident ponctuant chacune des touches de balles et apparitions du beau David feront regretter aux téléspectateurs de Canal plus les doux ronronnements des Vuvuzela sud-africaines.

Pensez y et consolez vous la prochaine fois que vous ferez le plein de votre voiture en pestant contre le litre de diesel (tiens, comme le jean's de Beckham) à 1.40€ : une partie de cet argent part au Qatar et revient directement dans le poche Beckham pour le plus grand plaisir de vos yeux.

Au final, vous êtes gagnants.

Mo²…

lundi 12 décembre 2011

Un tweet vaut mieux que deux tu l'auras

Je ne sais pas pour vous mais pour ce qu’il y est de moi je considère que l’accord entre twitter et la bibliothèque du congrès Américain est une excellente nouvelle. En effet et comme l’annonçait la semaine dernière le blog officiel du site de micro-blogging : « Nous avons plaisir à donner l'accès à l'ensemble de l'archive publique des tweets à la bibliothèque du Congrès à des fins de préservation et de recherche »

Voilà une nouvelle qui devrait ravir la communauté des addicts des mini messages. Savoir que son « La vache il faut chaud aujourd’hui » ou son « Trop fort le dernier épisode de Bref, PTDR :D » passeront à la postérité conservés bien au chaud grâce aux contribuables américains a de quoi faire naître des vocations. Tiens rien que pour ça je m’y mettrais presque.
Il faut dire que cela représentera une mine d’or pour les historiens : imaginez par exemple si vous aviez pu suivre uns à uns les tweets de Christophe Colomb « Trop fort je suis arrivé en Inde en passant par la gauche» ou de Jeanne d’Arc « Mais qui me parle ? » alors vos cours d’histoire-géo auraient été beaucoup plus fun. Souhaitons bon courage tout de même aux historiens des générations futures qui, cherchant les raisons de l’accession au pouvoir du Front National en 2012 ou bien l’explosion de la première bombe nucléaire Iranienne en 2016, devront filtrer au préalable les commentaires élogieux de la gente féminine boutonneuse sur la capillarité de Justin Bieber et la pâleur d’Edward ou encore les états d’âme faussement intenses de jeunes cadres surconnectés essayant en 140 caractères d’alterner judicieusement entre la force de l’homme pressé et la faiblesse du métrosexuel du 21ème siècle, ce qui avouons le caractérise bien la majorité des tweets échangés chaque seconde avec une facture écologique supérieure à celle du Zimbabwe.

Enfin, rêvons un peu : pourquoi ne pas archiver tout de go l’ensemble du contenu de Facebook ? Pourrait-on imaginer mieux pour les généalogistes amateurs désireux de connaître la date de naissance et la vie amoureuse de leurs ancêtres ? A quand la sauvegarde des milliards d’heures de vidéo sur Youtube traitant de sujets divers allant des difficultés motrices de chatons un peu cons mais tout de même mignons aux exploits éthyliques d’étudiants un peu cons et pas franchement mignons ?

Qu’importent le réchauffement climatique, le nucléaire ou la montée des extrémismes : nos descendants seront tout de même rudement chanceux de disposer de l’héritage que nous leur destinons.

Mo²…

mercredi 7 décembre 2011

Otage, ô vieillesse ennemie

Je ne sais pas pour vous mais pour ce qu'il y est de moi je soutiens de tout mon cœur l'initiative de ces parents d'élève de l'école privée catholique de la Berre l'Etang, dans les bouches du Rhône, qui ont pris en otage cette nuit la directrice de l'établissement ainsi que d'autres membres du personnel afin de demander le renvoi d'un professeur de CM1, professeur stagiaire depuis l'obtention de son concours en juin, jugé incompétent.

Il faut leur donner raison : après tout quand on paie plusieurs milliers d'euros l'année de scolarité pour son enfant plutôt que de l'inscrire dans l'école primaire publique d'à côté, gratuite, ce n'est tout de même pas pour se retrouver avec les mêmes professeurs nullards à peine post-pubère sortis tous frais du concours et lâchés devant une classe sans passer par la case IUFM. Non, le principe de base des écoles privées étant avant tout la tarification de l'enseignement et la transmission intergénérationnelle des inégalités sociales impose que les responsables de ces établissements fassent preuve d'un peu de bon sens et de bonne volonté. Il ne manquerait plus que le professeur en question considère que le préservatif n'augmente pas le problème de la lutte contre le sida ou encore que l'homosexualité n'est pas un danger pour la survie de l'espèce pour que l'erreur de casting soit totale. Le plus simple finalement serait, pour une fois, de prendre exemple sur l'école publique et de recruter certains enseignants vacataires directement à pôle emploi. On pourrait ainsi mieux cibler les profils et éviter les accidents : "Cherche enseignant expérimenté pour jeunes enfants pourris gâtés à préserver de la mixité sociale, pédophiles non acceptés" ça laisserait tout de même moins de place au doute.

Enfin, rêvons un peu, on pourrait s'inspirer de ces héroïques parents d'élève qui viennent de démontrer qu'une bonne prise d'otage résout les problèmes plus rapidement qu'un circulaire ou qu'une plainte à l'administration et prendre en otage les directeurs des collèges et lycées qui composent des classes de plus de 30 élèves ou imposent des cartables trop lourds. Pourquoi pas séquestrer les responsables des bureaux de poste fermés le samedi, enfermer Guillaume Pepy parce que les trains n'arrivent pas à l'heure, bâillonner David Douillet pour défendre la langue française, expulser Claude Guéant, zapper secret story ou raser Justin Bieber ?

Et puis si on perd notre triple A on attaque l'Allemagne

Mo²…

dimanche 9 octobre 2011

Instincts primaires

C'était un de ces longs dimanches tranquilles où la vie s'est arrêtée et où l'on a rien d'autre à faire que de voir trente bonhommes tenter de faire passer un ballon derrière une ligne et d'exercer une pression du haut vers le bas avec la partie supérieure du corps.
Soudain, l'illumination : c'est le jour des primaires citoyennes !
Quelle image du match âpre et rugueux qui se déroulait sous mes yeux avait bien pu me le rappeler ? Était ce la frappe de mammouth des arrières pour botter en touche ? Les crochets des ailiers pour esquiver les adversaires ? Ou bien les mêlées étourdissantes où chacun se dispute l'unique ballon ?
Il va donc falloir aller voter si vous êtes de gauche ou bien simplement si vous voulez avoir une place dans une crèche les prochaines années. Pour ceux qui passent plus de temps devant secret story ou angry bird, petit listing des candidats et des slogans qu'ils auraient pu afficher si Jacques Seguela les avait coachés
- Arnaud MONTEBOURG les urnes dit "le bourgeois gentilhomme"
- Manuel VALLS a trois temps : un, se prendre une veste aux primaires, deux, se rapprocher de Bayrou, trois, candidat centriste en 2017
- Jean Michel BAYLET : donnez un grand coup de BAYLET à la république
- François HOLLANDE : Si à 57 ans on n'arrive pas à faire mieux que son ex c'est qu'on a raté sa vie
- Martine AUBRY : la France est en crise, tous aux Aubry !
- Ségolène ROYAL canin : la candidatude juste

François Hollande, qui pourra toujours se reconvertir dans le stand up (get up stand up don't give up the fight), déclarait il y a peu : un euro c'est quand même pas cher pour se débarrasser de Nicolas Sarkozy. C'est vrai. Mais quel que soit le succès de ces primaires citoyennes il ne faudra pas oublier que la multiplication des candidatures à gauche (Eva Joly, Jean Luc Melanchon, peut être Jean Pierre Chevenement), l'abandon de Borloo, la poussée de Marine, les valises et les ventes de t-shirt, les femmes de chambre, les RG, le bébé Bruni, le talent du candidat Sarkozy, la mémoire de poisson rouge grabataire et le désintérêt pour la politique de bon nombre de nos con citoyens rendent la prochaine élection très indécise.

Sur la scène tragi-comique de la course à l'élection présidentielle le premier acte se joue aujourd'hui. Éteignez la lumière et installez vous confortablement

Le spectacle commence

mo2... (saleté d'Ipad sans nombre au carré, est ce cela vendre son âme?)

mercredi 21 septembre 2011

La mort de Troy n’aura pas lieu



C’est donc pour ce soir. Vingt ans après sa condamnation Troy Davis devrait être exécuté aujourd’hui 21 septembre 2011 à 19h heure locale, 1h du matin en France.

Les Américains ont toujours eu un sens particulier de la Justice : Barack Obama ne déclarait il pas au sujet de la mort de Ben Laden « Justice has been done ? ». L’ancien sénateur de l’Illinois, état ayant aboli la peine de mort au début de cette année, confondait alors majestueusement Vengeance et Justice. Car si l’exécution sommaire d’un suspect, si abject et dangereux soit il, suivit de la disparition de son corps et l’absence de sépulture, si risqué que ce fut de lui en donner une, relève de l’expression la plus pure de la justice Américaine, alors c’est qu’il ne fait pas bon d’être jugé au pays de l’oncle Sam.

Et pourtant, ne vient on pas de relâcher un homme dans une obscure affaire d’agression sexuelle dans un Sofitel parce que les éléments récoltés ne permettaient pas d’établir la culpabilité du prévenu « au delà du doute raisonnable» ? Pourquoi dans l’affaire Troy Davis n’y a-t-il pas de « doute raisonnable » ? Serait ce parce que ni Ben Brafman, qui ne défend que les riches, ni Kenneth Thompson, qui défend les noirs pauvres et défavorisées mais seulement s’ils peuvent gagner quelques millions lors d’un procès civil, n’étaient pas disponibles ? Ce n’est surement pas parce que Troy Davis est noir, non, pas dans cette première grande puissance ayant élu un président noir. Bon, plus précisément un président métisse ayant fait Harvard comme son père mais la performance mérite d’être saluée et de tout manière là bas ils ne font pas la différence.

C’est indéniable les Etats Unis sont en plein changement : pas toujours dans le bon sens - après tout Elvis Presley c’était quand même autre chose que Justin Bieber - mais certains signaux comme la loi de 2010 sur la protection sociale ou bien ce discours savoureux cette semaine sur la taxation des hauts revenus (« La secrétaire de Warren Buffet ne doit pas payer plus d’impôt que Warren Buffet », transmis pour info aux fonctionnaires de Bercy) sont prometteurs. Le communisme guette : même les basketteurs de la NBA - pitié messieurs les journalistes arrêtez de dire Kobe Brillante - encore mieux payés que nos footeux incultes sont en grève.

Pourtant cette nuit la justice américaine prendra une vie pour compenser celle de Mark McPhail, ce policier de 27 ans abattu le 19 août 1989. Sa famille et ses proches seront-ils soulagés ? Chaque pelletée de terre sur le cercueil de Davis sera-t-elle un baume sur leurs blessures ?

Au pied de la statue de la liberté, ces mots sont gravés sur une plaque de bronze :

« Donne-moi tes pauvres, tes exténués
Qui en rangs serrés aspirent à vivre libres,
Le rebut de tes rivages surpeuplés,
Envoie-les moi, les déshérités, que la tempête m'apporte
De ma lumière, j'éclaire la porte d'or ! »

Cette nuit en Géorgie la porte sera en acier et la lumière filtrera à peine à travers les barreaux

Mo²…

mercredi 14 septembre 2011

Aie phone



Alors bien sur Steve Jobs est parti à la retraite à un âge qui ferait pâlir d’envie le premier Bernard Thibaut venu et peut désormais se détendre du col roulé avant que la sournoise anosognosie ne le rende incapable de se souvenir qu’il a été Dieu un jour. Cela dit l’avenir d’Aple sera assuré tant que tout le monde et surtout n’importe qui, comme Johann Levy, pourra faire partager ses riches idées en matière d’application. L’apps « Jew or not Jew » vendue au prix dérisoire de $0.99 permet en effet de savoir si telle ou telle personnalité est juive ou pas, quel est son ascendant concerné, et l’on peut ensuite voter en choisissant entre « I knew (s)he was jewish ! » ou « Now this is a surprise ».

On a hâte d’entendre le vrai avis des vrais auditeurs de Sud Radio sur ce vrai sujet et on ne peut que s’enthousiasmer devant les palmarès à venir de « celui dont on pensait le moins qu’il était juif » à « celui qui a bien une tête de juif ». Mais pourquoi s’arrêter là alors que l’univers de la bêtise humaine est, tout comme le notre, en perpétuelle expansion ?

Petit florilège d’idées qui me viennent sur le tas :
• All roads lead to Rom : géolocalisez les campements de Roms autour de vous by @Guéant. Avec quand vous êtes en voiture un avertisseur de laveurs de pare brise
• F… me i’m famous for men : cette star a-t-elle couché avec DSK ou VGE ?
• F… me i’m famous for women : meme chose avec Zahia et Carla Bruni
• I-rak : élisez la photo la plus gore de la guerre en Irak
• The Lord works in mysterious ways : les crèches, centres aérés, écoles maternelles et primaries les plus proches de vous by @CatholicChurch
• Auvergne Humor : comptez les arabes autour de vous by @Hortefeux avec déclenchement d’une alarme quand il y en a beaucoup
• MyRolex : découvrez qui a raté sa vie by @Seguela. Entrez votre âge et voyez le compte à rebours jusqu’à vos 50 ans
• Servier or Bayer : trouver pour quel(s) groupe(s) pharmaceutique les membres de l’AFSSAPS travaillaient par le passé. Marche aussi avec les sénateurs
• I-coming out : votre personnalité préférée est elle homo ? Votez ! Le listing sera transmis à l’établissement français du sang
• Besson froc : les transfuges des partis politiques

Et comme disait l’autre : si tu veux savoir la couleur de tes yeux, envoie 8 22 22 !

(http://www.lachansondudimanche.com/2008/06/01/s03e11-8-200-200.html)

Mo²…

mardi 6 septembre 2011

Parce qu'au rugby, les tampons...

Le 9 septembre marquera le début de la coupe du monde de rugby à 15 en Nouvelle Zélande et force est de constater que les efforts fournis en vue de la professionnalisation de ce sport ambassadeur de valeurs traditionnelles et conviviales sont loin d’avoir portés leur fruit.

A quelques jours du coup d’envoi c’est le calme plat au sein de la délégation française : pas de call-girl siliconée partagée par les avants et les trois quart, pas de chambre d’hôtel à 500 euros par joueur et par nuit, pas même de Sébastien Chabal pour intéresser la ménagère et relancer la natalité en France. Les joueurs font preuve d’un comportement exécrable et - quand ils devraient incarner l’exemplarité et le don de soi pour la nation - versent dans la vanité et la suffisance, allant jusqu’à fredonner l’hymne nationale et applaudir leur adversaire à la fin des rencontres. Précieux : les bus sont désertés, pédants : les phrases relèvent d’un français courant mais correct. C’est le monde à l’envers.

Sur le terrain ? Pas de coup de boule pour défendre l’honneur familial ni de coup de pouce façon « main de Dieu » pour guider le destin. Pas de grâce dans les plongeons, pas de drame dans les grimaces ni d’intensité dans la main qui se porte sur le front effleuré. Même le ballon ne tourne pas rond.

En dehors du terrain, c’est pire. Pas de débats contradictoires dans les vestiaires ou de cris de singes en hommage à Darwin. Pas de steak espagnol, de pommade penis enlargment ou de combinaison en polyuréthane pour améliorer le spectacle. Pas un seul joueur divorcé d’une Desperate Housewives, pas de spice girl, pas de sex tape sous la douche ou de conquête cocaïnée d’un soir en boîte, pas de mise en examen pour viol suivi d’un départ précipité au Brésil.
Les fameux calendriers « Dieux du stade » et leurs photos en noir et blanc, corps sculpté, quasi nudité et pose lascive, avaient pourtant augurés du meilleur mais non : le rugby doit encore évoluer pour entrer de plein pied dans le sport du 21ème siècle.

Attention toutefois aux joueurs du 15 de France il y aurait dit on en Nouvelle Zélande des tables de chevet qui, parfois, agressent les simples joueurs qui rentrent chez eux l’air bonhomme sans rien demander à personne.

Mo²…

jeudi 7 juillet 2011

JO interdits

On savait que Annecy avait placé sa candidature sous le signe de la simplicité. Il faut dire qu'avec un budget quatre fois moindre que son concurrent coréen il n'y avait pas de quoi pavoiser. Un dossier teinté de retour aux vraies valeurs, la tradition de l'olympisme, la valorisation de la nature comme le prouvait le choix du slogan "la neige, la glace et vous" ou encore le score obtenu hier lors des votes des membres du comité olympique avec un score, 7 voix seulement sur un total de 95, qui sentait bon le parti chasse pêche nature et tradition.

On comprend mieux pourquoi Pierre de Coubertin, qui disait que l'important c'est de participer, était français. Pourtant la ville candidate avait mis toute les chances de son côté d'une part en faisant appel à Charles Beigbeder sur qui on peut compter, si l'on se souvient des exploits de son frère, pour tout ce qui concerne la poudreuse mais surtout en convaincant l'ensemble de la délégation française de descendre du bus qui les emmenait à Durban, en Afrique du Sud, où avait lieu le vote. Des moments émouvants ponctuaient le film présenté aux membres du CIO : une petite tête blonde bouclée, sans doute la pour attendrir d'éventuels curés présents dans le jury, déclamait le slogan de sa voix enfantine, Laurent Blanc vantait l'excellence française en terme d'intégration de sportifs de couleurs encore trop peu représentés dans les sports d'hiver (trop techniques pour eux ajouta-t-il) on voyait en arrière plan une vidéo de Brian Joubert chutant à l'entraînement tandis que la voix de Brice Hortefeux assurait qu'il n'y avait jamais, en France, de pagaille due à la neige. Chantal Jouannot évoquait pour sa part le savoir faire de l'hexagone en terme d'organisation de grands événements sportifs, citant le Paris-Dakar qui l'an prochain encore sillonnera l'Argentine.

Tous ces arguments ne pouvaient hélas pas faire le poids devant la candidature de Munich dont les points forts du dossier (une sacré descente et des infrastructures d'accueil rapproché ayant fait leur preuve durant les mondiaux de football) ne suffirent pas devant les moyens déployés par les sud coréens.

A l'instant même du vote un volatile non identifié par les riverains du lac hurlait à la mort avant d'aller se cacher pour mourir sous des roseaux.

C'était un signe

Mo^2...

mardi 28 juin 2011

Etre heureux à tout prix



J’étais d’humeur rêveuse mercredi dernier quand je me rendais au boulevard Haussman pour l’ouverture des soldes. La première vague des extrémistes du lever de rideaux de fer venait de passer et je les croisais s’en allant chargés de sacs multicolores, quelques milliers d’euros sous le bras façon « le Smic c’est chic ». Les Galeries Lafayette et le Printemps resplendissaient de milles feux – il y avait bien là l’équivalent du PIB de la Grèce – et vibraient d’une intense activité. Les employés, aussi nombreux que dans toute l’Espagne, avaient dans les yeux la lueur de fierté qui sied à l’industrie du luxe et le port de tête hautain qui projette le regard vers l’horizon, soit dans leur cas les cabines d’essayage ou les escalators.

J’errais donc parmi les rayons tel un misérable de Victor Hugo Boss et me laissait aller aux contemplations : les mises en abimes étaient légion. Un négre, qui pour être ici à cette heure faisait bien partie de la France qui se lève tôt, humait une fragrance Guerlain avec une moue réprobatrice. Ironie du temps qui passe au stand l’Oréal une jeune fille sortie tout droit d’un épisode de Gossip Girl évaluait d’un œil expert quoique niais quelle teinte valoriserait le mieux la pulpe de ses lèvres, ignorant les réprobations moraliste que sa grand-mère lui servait sans plus y croire. Un étudiant de la Sorbonne relisait tout Zadig et Voltaire, son professeur passait à la caisse avec un Chatel N°5, un jeune magnat du pétrole achetait chez Diesel tandis qu’un rabbin au rabais en cherchait à Dior. C’était un défilé de merveilles dans ce jardin d’Eden Park où une belle femme converse sans qu’on l’accoste et où les hommes s’appellent tous Giorgio, Calvin ou Christian.

Un ami m’a montré un lien (http://www.worldometers.info/fr/) où s’affichent diverses statistiques remises à jour en temps réel, comme par exemple la population mondiale qui grimpe de deux ou trois unités chaque seconde. Soyez heureux natifs d’Éthiopie, du Bengladesh, du Bénin ou de Grèce, tous ces pays où famine et sécheresse sont monnaie courante. Souriez infirmes, enfants soldats et séropositifs. Car comme aimait à le répéter en boucle le charmant animateur dont la voix nasillarde s’échappait bruyamment des hauts parleurs :
« C’est le début des soldissimes. Profitez dès aujourd’hui de remises exceptionnelles de -30 à -50 % sur une large gamme de produits de luxe. Demandez votre carte fidélité qui offrira de nombreux avantages à nos clients privilégiés ».

Réjouissez vous, le bonheur existe.

Il est disponible boulevard Haussman, de 9H à 19H, hors dimanche et jours fériés.

Mo²…

mardi 14 juin 2011

Sang queue ni tête




C’est aujourd’hui la 8 journée mondiale du don de sang et disons le tout net : les français ont encore de gros progrès à faire en terme de générosité sanguine. Car si l’ensemble des dons effectués dans l’hexagone permet en général de ne pas avoir recours à l’importation de globules rouges on est encore loin de l’engouement constaté ci et là en Syrie, en Lybie et en Afghanistan où hommes femmes et enfants de tous âges ne comptent pas leurs efforts, parfois dans des conditions d’hygiène déplorable.

Rassurons les homophobes qui me lisent cette année encore vous ne risquez rien : le don du sang reste interdit en France pour les personnes homosexuelles de sexe masculin. Et bien que mon penchant avoué pour les mathématiques (et surtout l’utilisation frauduleuse qui en est faite dès qu’un politicien donne un chiffre) ne me laisse pas insensible aux statistiques sur les populations sujettes au VIH je ne puis m’empêcher de jeter un regard las et méprisant sur les pratiques de l’Etablissement Français du Sang qui dit sur son site internet même : « Si vous êtes un homme et que vous avez (ou avez eu) des relations sexuelles avec un autre homme, vous ne pouvez pas donnez votre sang »

Et oui en 2011 on envoie des sondes sur mars et on engendre Justin Bieber sans toutefois être capable de dissocier les pratiques à risque (rapports non protégées) et les populations à risques. C’est un peu comme si au lieu de dire « qu’entre boire et conduire il faut choisir » on interdisait aux nordistes de prendre la route ou bien si pour lutter contre la pédophilie on imposait un suivi psychiatrique à tous les prêtres. Le raisonnement de l’EFS, couvert par le gouvernement français et réaffirmé il y a peu par Roselyne Bachelot ministre de la santé d’alors, tient de la rhétorique Zémmourienne et pour un peu on aurait pu lire que « la majorité des contaminés au VIH sont des homosexuels, c’est un fait » pour justifier leur exclusion des donneurs potentiels.

Ainsi bien qu’ayant conscience de la bêtise de ma posture, bêtise que j’appose en miroir à nos autorités de santé si compétente récemment (vaccin contre la grippe A, Médiator, …) et tout en saluant le travail souvent bénévole de ceux qui maintiennent cette ligne de vie solidaire entre le quidam hétérosexuel et le blessé dont on se fout de savoir les pratiques, je n’irai pas donner mon sang aujourd’hui.
Le mot de la fin, une fois n’est pas coutume, est pour Louis Nicollin : « L’homophobie c’est réservé aux petites tarlouzes»

Mo²…

lundi 16 mai 2011

La magie de Kahn


C’est pourtant dommage, le festival de Strauss Kahn avait bien débuté. Un battage médiatique impressionnant ou comment exister sans rien dire, être ou ne pas être. Le plan de com’ était tout trouvé, d’abord un petit tour en Porsche pour montrer aux puissants qu’on peut être de gauche et aimer les bonnes choses, puis une ballade en limousine pour se rapprocher des agriculteurs (pour les parisiens qui me lisent, regardez bien il y a une blague). De jolies voitures, de jolies femmes et une montée des marches prometteuses : la France entière se faisait des films. Sarkozy en président du jury avec ses répliques cultes (get lost, you jerk ! You want to work more? You want to work more?) François Hollande dans le rôle du jeune premier, Marine Le Pen meilleure actrice dans un second rôle, Nicolas Hulot pour le meilleur scenario et bien sur DSK meilleur… montage.

Et puis, la douche froide. La débandade. Une accusation pour agression sexuelle, tentative de viol et séquestration. Selon les éléments exclusifs dont billets-gratuits dispose la jeune femme, membre du service d’étage de l’hôtel Sofitel, aurait été en train de remplir le mini bar alors que DSK sortait de la salle de bain vêtu d’une simple serviette qui, son embonpoint aidant, peinait a cacher tous les attributs de sa virilité. Une bouteille à la main elle aurait demandé, parodiant d’une voix suave : « Do you want to have some schweps ? ». On connait la suite, comme quoi sur un simple malentendu on se retrouve avec un second tour Le Pen – Sarkozy en 2012.

Arrêté sur le point de s’envoyer en l’air via le vol Air France New York/Paris et suite à la délation (ne pas tout mélanger) de sa présumée victime, DSK n’a depuis pas pipé mot. Pour le leader socialiste c’est la sortie de route, le tête à queue. Veste noire négligemment posée sur les épaules, chemise ouverte, lunettes et bracelets Police(©), la sortie de DSK du commissariat est digne des meilleures séries B.

Une adaptation au cinéma au format 60/9ème est déjà prévue : Harrison Ford jouera le héros, on imagine Hale Berry ou Naomi Campbell dans la femme de chambre (et du coup Harrison Ford dans la femme de chambre, lui aussi...) Podalydes en Sarkozy, Catherine Frot en Carla Bruni (Carla Bruni ne jouait pas assez bien) Eddy Murphy pour satisfaire à la politique des quotas en vigueur à Hollywood, Samy Naceri ferait une apparition en chauffeur de taxi et Yves Jego en contrôleur aérien, Robert Pattinson pour attirer les ados à mèche rebelle et Michael Moore à la réalisation.

Enfin, et puisque je suis un incorrigible rabat joie, je ne peux m’empêcher de penser à ceux qui hurlent au scandale et à l’image ternie de la France. Les agissements, aussi graves soient ils, hors du cadre de ses fonctions et durant son temps privé du directeur général du FMI, poste dissocié de la diplomatie et de la hiérarchie française, sont ils plus néfastes à la réputation du pays des lumières que le maintien d’un ministre condamné pour injures raciales (Brice Hortefeux) ou bien le placement au ministère des affaires étrangères d’Alain Juppé condamné en appel à un an d’inéligibilité en 2004 suite à l’affaire des emplois fictifs de la mairie de Paris ?

La république irréprochable est peut être à ce prix.

Mo²…

jeudi 5 mai 2011

Dégout et des couleurs


A la FFF on ne voit pas la vie en rose ces derniers temps : les révélations se succèdent et il y en a des vertes et des pas mures depuis la fuite dans Médiapart des minutes d’une réunion haute en couleurs.

Fernand Duchaussoy, président de la FFF, est surement vert de rage ou bien rouge de honte mais en tout cas pas blanc comme neige et doit passer des nuits blanches. La presse lui tire dessus à boulets rouges : pas un jour sans nouvelle révélation, pas un blanc dans le flot de scandales, c’est « shoot to kill », pas d’arme blanche ni de balles à blanc. Thuram l’apprenant est devenu blanc comme un linge avant de céder à une colère noire et de contre-attaquer de but en blanc contre ces blancs becs de cols blancs de la fédé. Blanc serait aigri, vert de peur et aurait des idées noires. Lui qui avait le blanc seing de ses supérieurs et avait carte blanche pour faire page blanche sur l’ère Domenech a déjà mangé son pain blanc et retombe dans les travers du passé : c’est bonnet blanc et blanc bonnet. Le président connu comme le loup blanc fait grise mine et doit se faire des cheveux blancs : pourra-t-il encore regarder ses joueurs dans le blanc des yeux sans rougir ? Ses tentatives de justification ont fait chou blanc : montrer patte blanche ne suffira pas à ne plus être dans le rouge. La fin de l’histoire qui est tout sauf fleur bleue est cousue de fil blanc : devant la presse chauffée à blanc, Blanc songerait à démissionner : et si tout cela n’avait été qu’un mariage blanc ?

L’autre disait qu’en musique il faut deux noires pour une blanche, il y a de quoi rire jaune. Pour noircir le tableau il ne manque ma foi plus qu’une intervention de ce bon Zemmour qui le regard noir agiterait le chiffon rouge en disant : « En France la plupart des footballeurs sont noirs et arabes, c’est un fait ».

Celui là mériterait bien une voilée de bois vert.

Mo²…

vendredi 29 avril 2011

Royal mariage


Croyez moi ou pas mais je n’aimerais pas être à la place du prince William.

Ne vous méprenez pas je n’ai rien contre les roux ni contre le fait d’être nourri logé blanchi et diverti à vie du fait d’une tradition (coûteuse et étrange de la part d’un pays libéral donc prompt a la méritocratie) mais force est de constater que ce mariage avec Kate Middleton a du lui causer bien des soucis, lui qui jusque là ne s’était, comme le disait si bien Figaro (pas le journal, malheureux, le valet) que donné la peine de naître et rien d’autre.

Comment a-t-il fait sa demande à Kate ? Le classique bague dans la coupe de champagne un genou a terre et la salle prise en témoin ne suffit pas : pour un prince il faut se démener plus pour faire rêver plus et Disney, qui fait aussi des films qui ne blessent personne, eux, a achevé de lui mettre la pression du compte de fée auquel toute femme aspire consciemment ou non. La bague ? Au moins il n’a pas eu à chercher longtemps celle de Diana était disponible. La composition du buffet ? Du rosbif bien sur mais il s’agissait surtout d’éviter de se taper de la bouffe anglaise tout le long tout en ne froissant pas les millions de citoyen de sa très gracieuse majesté qui n’ont rien d’autre à faire que d’en étudier le contenu depuis des semaines.

Mais le pire concerne sans aucun doute la lune de miel : il est inconcevable de rester au Royaume Uni et d’avoir mauvais temps, alors où partir ? Pas aux pays du Maghreb qui après des décennies de dictatures plus ou moins maquillées ont eu le manque de tact d’aspirer à la liberté quelques mois avant le mariage princier (alors même qu il était déjà annoncé c’est bien une provocation). Pas dans d’anciennes colonies cela ferait visite du seigneur, pas en Europe car qui voudrait d’une lune de miel dans un pays pauvre ? Les Etats Unis pas assez glamour, le Canada trop froid l’Afrique trop chaud…

Non, mon côté incorrigible romantique me l’impose : la seule destination digne de ce mariage - dont le coût avoisine déjà sans doute le PIB du Burkina Faso - le seul endroit loin des réalités de ce bas monde, de la crise, des paparazzi, de Mourinho, des bombes humaines, de la famine, du Médiator, de la pêche au thon rouge et de carré VIP, le seul exil valable pour ce couple au sang noble, c’était… la lune.

Alors, le monde aurait cessé de tourner autour de leurs petites personnes

Mo…

mardi 26 avril 2011

Billet persan



Mon cher Usbek,





J’ai atteint ce qui me semble être la destination finale de mon voyage. Il ne s’agit ni de Paris - ville des lumières en ce pays du nucléaire - ni de Londres bien trop occupée à débattre de la couleur du chapeau de la reine, de la musique du bal, en un mot des festivités de l’imminent mariage princier. Non, me voilà arrivé dans la cité de Nice.

« Nice, c’est pas Tunis ! » On me l’a tellement dit que je pense qu’il doit s’agir d’une plaisanterie locale. Je suis arrivé avec un retard de 11 heures mais il paraît que c’est ici une coutume pour les trains de ne pas arriver à temps. Notre convoi a été arrêté toute une nuit puis nous sommes arrivés gare de Nice, où l’accueil n’était pas à la hauteur de mes espérances. L’hospitalité française n’est pas ce qu’on nous avait dit mon cher Usbek : j’ai été placé dans une cellule où les draps sont en papier et l’hygiène déplorable. Il faut que tu saches que la France est un pays surpeuplé : trop de personnes dans les prisons (nous sommes 6 pour 3 places), trop de personnes dans les mosquées (te rends tu comptes, certains fidèles prient dans la rue, à même le trottoir) trop de personnes sans maison, trop de personnes sans travail. Il n’y a, m’a-t-on dit, qu’un seul endroit déserté en France : les bureaux de vote. On a tenté de m’expliquer que la France était en effet trop peuplée mais manquait de Français, j’avoue n’avoir pas tout compris.

Les Français, même ceux qui ne connaissent pas notre beau pays pour n’y avoir pas passé leurs vacances, soutiennent notre révolution qui a chassé le despote. Si on ne m’aide pas, si on me retient entre quatre murs moi qui n’aspire qu’à goûter à la liberté, ce n’est pas par méchanceté ou peur. Mon gardien m’a expliqué qu’il s’agissait d’un espace chaînes et gaines, que c’était compliqué, qu’il y avait l’an prochain en France un événement très important - « un peu comme le mariage en Angleterre » a-t-il dit en souriant - et qu’on ne pouvait pas faire ce qu’on voulait.

J’ai entendu ce matin que, tel Mohamed Bouazizi le vendeur ambulant, un travailleur de France Telecom (une grande entreprise française qui vise à mieux lier les être humains les uns aux autres) s’était donné la mort en s’immolant par le feu.

Je ne sais, mon chère Usbek, s’il s’agit comme pour nous d’une des premières lueurs de l’aube ou bien des derniers soubresauts du crépuscule.

A Nice, le 15 de la lune de Zemmour,

Mo²…

mercredi 20 avril 2011

Billet pour mes vrais lecteurs

Qu’on le veuille ou pas le nom d’un parti politique tiens pour beaucoup dans sa réussite aux élections. Il suffit pour s’en convaincre d’observer les résultats des élections législatives du 17 avril en Finlande où le parti des « Vrais Finlandais » a récolté 19% des suffrages. Cette formation politique d’extrême droite (mais ne le saviez vous pas déjà ?) a bien compris le jeu de la communication : comment ne pas être pour les « Vrais Finlandais » ? Comment défendre les autres formations, par essence les « Faux Finlandais », les «Contrefaçons », pire : les Danois (grande insulte là bas, comme Suisse chez nous) ?
Il aurait été bon pour les « Vrais Finlandais » de pousser le bouchon un peu plus loin : quoi de mieux pour vanter les mérites d’une politique d’immigration stricte ainsi qu’une place centrale de l’écologie que le parti « Finlandais Nature » ? Quoi de plus évocateur que le « Parti des grands blonds aux yeux bleus » ? De plus culturel que « Les Sauna en Suomi » ?

La tactique consistant à choisir un nom tendance pour son courant politique afin de ringardiser les autres pourrait se décliner efficacement dans d’autres pays européens. Nous avions déjà évoqué le cas de la Suisse et sa droite xénophobe - « Parti pour la défense du Chocolat Blanc » - attardons nous un peu sur la France et tentons de customiser nos formations politiques sans toutefois, par pudeur et car je n’aime pas tirer sur les ambulances, évoquer le DARD mort-né de Patrick Sébastien.

A tout saigneur tout honneur, le Front National pourrait se rebaptiser « Parti de la baguette » et rouler dans la farine les électeurs même si la tête blonde, les (deux, c’est à noter) yeux et la fougue de sa fille semblent suffire pour nombre d’entre eux. Entre nous pour le côté nauséabond je l’aurais plutôt nommé « Parti du Camembert » mais ça ne regarde que moi. L’inénarrable « Nature, Chasse, Pêche et Traditions » remplacé par « Les Bons Chasseurs » (pour connaître la différence entre un bon et un mauvais chasseur révisez vos classique). Le PS le « Parti des éléphants roses ». Le Modem « La Fibre Optique ». L’UMP « La Rollex des partis ». Les verts « Les sauveurs de l’Humanité ».

Enfin, en 2012 se déroulerait non pas l’élection présidentielle mais « La rencontre du peuple avec son guide bien aimé pour les 5 ou 10 ans à venir ». Quoi, en ces temps difficiles j’ai bien le droit de rêver un peu.

Mo²…

mercredi 9 mars 2011

Ainsi front front front, les petites marinettes

Comme dirait l’autre les sondages sur Marine Le Pen c’est un peu comme les prix de l’essence : quand ça augmente trop ça fait mal au c.. et c’est de la faute des arabes.

Plus sérieusement, interrogeons nous sur les raisons de cette percée (je n’ose dire Blitzkrieg) de MLP dans le paysage politique français. Pour moi qui aime tant me moquer des Suisses et de leurs minarets ou encore des Italiens et de leur cavalier il y a là de quoi se prendre un retour de bâton de maréchal.

Est-ce le désormais fameux printemps arabe qui se répand le long des pays du Maghreb et au-delà ? Ce souffle de liberté et de démocratie viendrait il gonfler les voiles de notre Marine nationale ? S’il est vrai que la présence quotidienne dans les JT - ces égouts nauséabonds du trop plein d’information – de foules innombrables de manifestants basanés scandant l’on ne sait quoi est à même de raidir la ménagère, s’il est vrai que les phares de ses pensées nébuleuses sont parfois les seules fulgurances cathodiques d’un Zemmour ou d’un Finkelkraut , s’il est vrai enfin que les pitreries pujadesque d’un Jamel Debbouze ou le charisme animal d’un Roschdy Zem ne sauraient vaincre l’inconscient collectif marqué par des décennies de colonisation, force est de constater que le rejet de l’autre, la peur, l’incompréhension, la désinformation, le principe d’autodéfense, en un mot le racisme ne peuvent expliquer l’ascension constante du Front National dans les intentions de vote.

La population française vieillit, certes. La vue baisse, et ce malgré les efforts des véritables démocrates Afflelou et Hallyday, c’est indiscutable. Mais là n’est pas la question. Si par le passé l’électeur type du front national en était au stade « trois pattes » de l’évolution, ce qui militait pour l’instauration d’un âge maximal pour le droit de vote et laissait espérer un affaiblissement du FN annexé sur l’encombrement des cimetières, ce n’est plus le cas désormais.
La grande force de Marine Le Pen, et ce qui en fait une candidate tout à fait sérieuse pour l’an prochain, est qu’elle incarne désormais l’alternative. Le vote de rejet non plus des étrangers mais des politiques droite / gauche dont les errements qu’il serait trop long de rappeler sont tant d’eau apportée au moulin, à la déferlante Marine Le Pen.
Ce créneau, auparavant occupé par François Bayrou, a cela de pratique qu’il permet de cibler un panel d’électeur infini : le jeune con qui a déjà oublié qu’il y a quelques années il sautait sur « j’emmerde le font national » de Diam’s, le quadra qui n’accepte plus de se faire marcher sur les pieds et qui pense que les politiques c’est tous des pourris, la jeune mère déçue de Ségolène Royal et des embrouilles de Solferino, le retraité qui voit en Marine une façade acceptable aux idées qu’il n’assumait pas, monsieur et madame tout le monde qui secoue la tête devant le report du procès Chirac.

Pas besoin d’exposer des idées : la dénonciation, la caricature et le charisme suffisent.

Il y a quelques années Khadafi, nous dit on, lisait Montesquieu. Voici un passage qui ne devait pas figurer dans sa traduction :

"Mon cher Usbek, quand je vois des hommes qui rampent sur un atome, c'est-à-dire la Terre, qui n'est qu'un point de l'Univers, se proposer directement pour modèles de la Providence, je ne sais comment accorder tant d'extravagance avec tant de petitesse."

Mo²…