lundi 18 février 2008

Equité

Lors du dîner annuel du Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF), Nicolas Sarkozy s'est illustré en proposant de "confier à chaque élève de CM2 la mémoire d'un enfant français victime de la Shoah".
Cette proposition à fait dès lors beaucoup de remous, les uns se félicitant de cette initiative participant au célèbre "devoir de mémoire", les autres dénoncant une politisation de l'enseignement et une mesure annoncée sans réflêchir.

Le principal argument réside en l'âge des concernés. 10/11 ans, n'est ce pas un peu tôt pour être confronté à la Shoah ? Comment un enfant, baigné entre Disney et Dora l'exploratrice réagirait il à se voir associer la vie d'un enfant déporté ?
Ma raison ne peut qu'abonder en ce sens et ce sans être spécialiste des questions de psychologie : non décidément CM2 c'est trop tôt.

Mais le plus dérangeant réside dans le choix du sujet : pourquoi, ai je envie de dire, "encore" la Shoah ? Je regarde ma scolarité et je pense y avoir suffisament été consacré : visite d'un camp en troisième, lecture et rencontre avec l'auteur d'un livre semblable au "journal d'Anne Frank", étude détaillée au Lycée, en histoire, de la guerre, visionnage du film "Nacht und Nebel", lecture du livre "Si c'est un homme" de Primo Levi...
Bien sur, ma localisation géographique, à quelques heures de l'Allemagne n'est sans doute pas étrangère à cette abondance mais le fait demeure : une part importante de l'enseignement en France est consacrée au devoir de mémoire de la Shoah.

Pourquoi en rajouter?
Pourquoi ne pas nous parler plus du Darfour, du Liban, du Pakhistan, d'Israël et de la Palestine ?
Il ne s'agit pas d'oublier la Shoah, il s'agit de ne pas limiter l'histoire trop nombreuse des génocides à ce seul évément, si douloureux fut-il.


Dans le même temps se joue à Madrid une toute nouvelle comédie musicale adaptée du "Journal d'Anne Frank"

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